12.3.06

075 - Pronétariat

Dans la série : « Moi aussi je fais mon livre sur le phénomène blog ! » cette fois, c'est Joël de Rosnay qui s'y colle. Et comme il faut quand même se démarquer un minimum de la concurrence, Joël a forgé le concept de pronétariat. Les pronétaires, donc, ce sont les « nouveaux producteurs et acheteurs de biens et services produits par eux-mêmes en ligne sur les réseaux. »
Il m’est apparu essentiel d’expliquer en terme clairs, - car le jargon né des internautes est parfois mystérieux (blogs, wikis, Skype et autres…) - pourquoi cette e-révolution s’apparente à une nouvelle « lutte des classes » entre les grands pouvoirs politiques et industriels et la société civile.
Bon, alors bien sûr, on peut discuter la finesse du jeu de mot, rechigner devant cette façon cavalière de plaquer un marxisme de bazar sur les derniers buzzwords à la mode, ou être un peu incommodé par le fort parfum de réchauffé qui se dégage de l'ensemble... N'empêche qu'à 69 ans, Joël reste dans la course, comme le prouve l'audacieuse trouvaille typographique de la couverture : un e cerclé façon arobase remplace le é de pronétariat !

La révolte du pronétariat

1.3.06

074 - Calcul contrefactuel

Des chercheurs de l'Université de l'Illinois ont monté une expérience où un ordinateur quantique ( càd : un dispositif logique à base de photons et de miroirs ) parvient à obtenir un résultat sans accomplir de calcul, sans même être « mis en marche ».

Ce calcul, effectué sans l'être, est dit contrefactuel, terme qui désigne en grammaire la logique contraire ou de la cause inverse, une relation de causalité qui n’a pas opéré dans le réel :
Bien qu’il pleuve, je n’ai pas pris mon parapluie.
Le calcul contrefactuel utilise la capacité d'une particule à interférer avec elle-même, ce qui permet, en observant une particule empruntant une trajectoire A d'en déduire ce qui serait arrivé si elle avait emprunté une trajectoire B. En d'autres termes :
Un événement qui aurait pu se produire et ne l'a pas fait, a des conséquences physiquement observables.
Absurde ? Complètement... Einstein n'aurait pas du tout apprécié ! Le problème, c'est que ça a l'air de marcher...

New scientist : Quantum computer works best switched off
Et pour une explication plus technique de l'effet en question :
Le Contrefactuel

073 - Plot device

Difficile de traduire plot device en français... Ustensile narratif ? Quoi qu'il en soit, un plot device a pour fonction de faire avancer le déroulement d'un film, d'un roman, d'une histoire, bref d'un plot... Sans plot devices on aurait vite fait de tomber dans un plot hole. Et ça, c'est ce qui peut arriver de pire à un auteur de plot !

Là où ça devient rigolo, c'est que les plot professionnals anglo-saxons, toujours pragmmatiques, ont mis au point une véritable taxinomie des plot devices. Il y a le cliffanger, qui laisse le héros en mauvaise posture à la fin de l'épisode, le déjà célèbre McGuffin, les plot coupons, qu'on récupère un par un pour pouvoir reconstituer le cristal d'harmonie (Dark Crystal, Final Fantasy...), l'infodump, paquet d'info quon prend dans les dents d'entrée ( le déroulant de Star Wars ), le Red herring ( fausse piste ) ou le Chekov's Gun, qu'on n'a le droit d'introduire dans le décor qu'à la condition expresse que quelqu'un se dévoue pour l'utiliser ultérieurement...

Wikipedia : Plot device