Rome, l'unique objet de mon ressentiment !Des anaphores, le candidat Sarkozy en a commis une quantité assez colossale durant la campagne...
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! (1)
Nous devons être capables de proposer aux peuples européens une Europe dotée d’un gouvernement économique qui défende les intérêtes des Européens.Vous reconnaissez le procédé ? C'est pas du Corneille, mais c'est tout comme : c'est du Henri Guaino ! Même si l'anaphore n' a pas fait directement élire Nicolas Sarkozy, elle a au moins joué un rôle emblématique dans le succès d'une rhétorique largement basée sur... la répétition. Si Arlette reste la championne toutes catégories, Nicolas Sarkozy arrive bon second au palmarès du copier-coller, avec un taux moyen de recyclage de 24 % sur l'ensemble de ses discours de campagne. Damon Mayaffre linguiste au CNRS, a -par exemple- compté 241 occurences du mot autorité en 43 meetings. Et 39 fois la formule "nous n'avons pas le droit de..."
Nous devons être capables de leur proposer une Europe où un rapprochement européen d’entreprises ne puisse pas être interdit parce qu’il est présumé pouvoir engendrer un abus de position dominante.
Nous devons être capables de leurproposer une Europe où les dogmes de la concurrence n’interdisent pas les politiques industrielles. (2)
Il [Nicolas Sarkozy] a toujours utilisé des phrases courtes et concises - alors que sa concurrente socialiste employait des phrases longues nourries d'incidentes - dont le propos était repris, martelé et amplifié par de nombreuses figures de répétition, telle l'anaphore rhétorique ("Ma France, c'est celle de tous les Français (...). Ma France, c'est celle des travailleurs..."), technique oratoire qui cherche à fixer des vérités et à entraîner l'adhésion des auditeurs. Comme s'il s'agissait de donner dans la syntaxe et le rythme des énoncés un équivalent de ce que serait son attitude à la tête de l'Etat : persévérance dans l'action et recherche de résultats rapides. (3)Cela dit, s'il suffisait d'employer massivement l'anaphore pour se faire élire, ça se saurait. Tenez, celui-là, par exemple :
Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.Eh ben il a jamais réussi à se faire élire nulle part !
Il y a une horloge qui ne sonne pas.
Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.
Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte... (4)
(1) Horace - Pierre Corneille
(2) Nicolas Sarkozy - discours à Strasbourg, 21-01-07
(3) Le Monde - Sarkozy, le poids des mots, par Michel Erman
(4) Arthur Rimbaud - Illuminations
Voir aussi : 107 - Pataphore
5 commentaires:
Désolé mais je cite mon site.
http://perinet.blogspirit.com/archive/2006/11/21/persiennes.html
Avec ces persiennes Aragon avait frappé fort dans l'anaphore.
Tant qu'à citer, je copie-colle :
Persiennes
Persienne Persienne Persienne
Persienne persienne persienne
persienne persienne persienne persienne
persienne persienne persienne persienne
persienne persienne
Persienne Persienne Persienne
Persienne ?
Alors attention, hein... C'est très très délicat. La première "persienne" de chaque vers est en effet une persienne anaphorique, tandis que toutes les autres persiennes sont seulement des persiennes répétitives !
Salut,
je tombe par hasard chez toi, on a remarqué le mm phenomene
ceci dit je crois qd meme que ca marche assez bien puisque guaino avait deja fait elire chirac
http://sauce.over-blog.org/article-10010563.html
je ne crois pas que les premières persiennes soit anaphoriques, je me guiderais plutôt avec les majuscules. Ce texte est un piège magnifique, comment le lire? horizontalement ou verticalement, comme les persiennes. Il s'agit d'une description, mais elle est niée à la fin par le point d'interrogation. La forme du poème, la disposition des mots répétés (s'agit-il vraiment d'anaphores comme dans Rome...) fait penser à un calligramme, nié lui aussi, ceci n'est pas une persienne, pourtant le but du poète était bien de nous donner à voir des persienneS dès le titre...
AU départ, je voulais juste dire que Sarko emploie l'anaphore, comme De Gaulle employait le rythme ternaire...
http://acrerune.karmaos.com
Moi président...
Enregistrer un commentaire