14.10.07

115 - Digital Forensics

Digital forensics, ou investigation digitale, c'est le nom que le Dr. Hany Farid, du Darthmouth College, donne a son nouveau job : démasquer les trucages numériques dans les images publiées dans la presse et ailleurs.

In society today, we're now seeing doctored images regularly. If tabloids can't obtain a photo of Brad Pitt and Angelina Jolie walking together on a beach, they'll make up a composite from two pictures. Star actually did that. And it's happening in the courts, politics and scientific journals, too. As a result, we now live in an age when the once-held belief that photographs were the definitive record of events is gone. (1),

Hany Farid développe donc un logiciel intitulé "Q" pour faire la distinction entre une image retouchée et une image brute. "Q" permet de détecter les copier-coller, les manipulations de couleur et de contraste, et les photomontages, en se basant sur la consistance de l'éclairage. En plus de prouver que Brad Pitt et Angelina Jolie ne sont PAS allés ensemble à la plage (ou que, si ils y sont allés, il n'y avait pas de photographe dans les parages), ça sert à toutes sortes de choses : les Canadiens l''utilisent pour démasquer les pêcheurs indélicats qui tentent de tricher au concours de pêche à coups de Photoshop. Mais il y a aussi des enjeux un poil plus essentiels, dans la mesure où l'image est devenue une part importante, parfois essentielle, de la communication scientifique.

Selon le Federal Office of Research Integrity , dont le job est d'enquêter sur les allégations de fraude scientifique, le nombre d'affaires mettant en cause des manipulations d'images est passé de 3% en 1990 à à 41% en 2006. Hany Farid a pu ainsi démasquer une équipe de Corée du Sud dont l'article publié dans Science montrait le résultat d'un superbe clonage de cellules... à coups de tampon dans Photoshop !

Si le fait de manipuler digitalement les images scientifiques peut-être utile, voire indispensable pour les rendre compréhensibles, le problème est de parvenir à fixer un seuil, une limite, entre l'amélioration visuelle l'escroquerie assistée par ordinateur... Et le problème est particulièrement aigu pour les revues scientifiques, dont le système de peer-review est censé garantir contre l'imposture...
The scientific community as a whole needs to come out with a well-thought-out policy on what is and isn't acceptable when it comes to altering photographs. (...) The journals are probably going to have to hire more staff. That will slow down the publication pipeline somewhat. But the cost of these scandals is too high. They undermine the public's faith in science. (1)

(1) New York Times - A conversation with Hany Farid

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Welcome back dvanw!

Cela me rappelle une photo publiée dans le Dauphiné Libéré.Ils avaient coupé le maire d'Annemasse qui trônait (et devait géner) au milieu de la photo. Il faisait sa campagne en montrant les deux clichés, l'original et celle tronquée du journal. C'était digne des manipulations courantes à l'époque en URSS.

Il faut faire attention car un scientifique cache souvent un militant et comme les trains les militants écrasent tout sur leur passage sans s'encombrer de scrupule. Enfin, pas de trains demain, y aura grève.