17.11.06

091 - Régrès

Géographe, historien, militant anarcho-humaniste, chantre du naturisme et du végétalisme, Elisée Reclus (1830-1905) avait sans doute ou ou deux siècles d'avance sur son époque, dont il ne goûtait guère le positivisme triomphant :
De quels chants de triomphe en l’honneur du progrès n’ont pas été accompagnées les inaugurations de toutes les usines industrielles avec leurs annexes de cabarets et d’hôpitaux ! (...) Et de quelle nature est le prétendu progrès pour les gens du Kamerun et du Togo qui ont l’honneur d’être abrités désormais par l’étendard germanique ?
Face à cette idée du progrès basé sur l'Industrie et la Conquête, Elisée Reclus imagine la notion de régrès : le fait général est que toute modification, si importante qu’elle soit, s’accomplit par l’adjonction au progrès de régrès correspondants.

Pourtant, Elisée Reclus n'est pas un décliniste, bien au contraire ! Il croit fermement à l'idée de progrès humain, mais un progrès qui consiste à trouver l’ensemble des intérêts et des volontés commun à tous les peuples, un progrès qui se confond avec la solidarité. Quant au déclinisme, il explique ainsi son origine :
Les enfants ont une tendance naturelle à considérer leurs parents comme des êtres supérieurs, et ces parents en avaient fait autant pour leurs pères ; le résultat de tous ces sentiments, se déposant dans les esprits comme des alluvions sur les bords d’un fleuve, eut pour conséquence de faire un véritable dogme de la déchéance irrémédiable des hommes.
Wikipedia : Élisée Reclus
RA Forum : Élisée Reclus - L’Homme et la Terre

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de nous faire découvrir ce personnage fort sympathique.
S'appellé Reclus pour un géographe voyageur, cela ne manque pas de sel.
Il n'est pas exclus que je fasse connaître ce monsieur et ses idées, sur mon blog ou dans le forum de la SV qui devrait gouter le concept de Régrès.

dvanw a dit…

Voir la suite de la discussion ici :
Simplicité volontaire : la notion de régrès