SemanticEye (1) est une application développée par deux chercheurs anglais, Omer Casher et Henry S. Rzepa, pour appliquer cette approche iTunes à l'univers de la publication scientifique. En particulier, pour le moment, à celui de la chimie : SemanticEye est capable de vous conseiller un article dont le contenu est lié à celui que vous êtes en train de lire.
De l'extérieur, le principe est le même, mais il y a une grosse différence entre iTunes et SemanticEye : tandis que le premier base entièrement ses recommandations sur des statistiques clients ( x% de ceux qui ont acheté Tom Waits ont acheté aussi Jean-Louis Dabadie ) le second extrait des metadonnées des articles qui lui sont soumis ( des noms de molécules par exemple ) et les stocke dans un format structuré standard qui répond au doux patronyme de Resource Description Framework.
Semantic Eye est l'une des premières applications à la recherche scientifique du web sémantique (2), tendance sans doute lourde qui consiste à rendre le web machine understandable, càd : informatiquement compréhensible. Si l'on en croit Henry S. Rzepa, cette approche iTunes n'a rien d'anecdotique :
Dans la mesure où les ordinateurs travaillent tellement plus vite et s'ennuient tellement moins vite que nous, ils peuvent nous sauver de la surcharge d'information ( information overload ). Le potentiel est énorme (...) Presque toutes les grandes avancées scientifiques ont un élément de sérendipité. Les versions futures d'outils comme SemanticEye seront capables de faire des connexions que les humains n'auront pas le temps de trouver. (3)(1) SemanticEye: A Semantic Web Application to Rationalize and Enhance Chemical Electronic Publishing
(2) W3C : Semantic Web
(3) NewScientistTech : 'iTunes approach' could aid scientific discovery
4 commentaires:
Le temps des robots est-il arrivé?
J'avoue que je suis un peu dépassé par tout ça. Un peu sceptique aussi sur l'idée que des ordis qui causent à d'autres ordis puissent amener qq chose de bon...
Est que celà à qq chose à voir avec http://www.blogospherus.net/
ou avec le peuple des connecteurs.
Je lis que TIME MAGAZINE consacre les connecteurs PERSON OF THE YEAR...
Il faudrait peut-être refaire des lois à la Asimov pour régler le fonctionnement de la toile. Les siennes datent 2058, Manuel de la robotique.
En attendant Joyeux Noël Denis et les autres.
Joel, quel pessimisme... au contraire, ces connections "aveugles" faites par les ordinateurs à partir de mots-clés pourront stimuler grandement l'imagination des chercheurs. Combien de découvertes viennent d'un rapprochement imprévu entre deux disciplines ou deux idées ? Voilà un bel outil.
A dire vrai je ne suis pas aussi pessimiste que j'en ai l'air mais il faut reconnaître que c'est plus inquiètant que le robot à Ducrocq dont parle Boris Vian dans sa lettre de 1953 à Parinaud: "Un robot poète ne nous fait pas peur"
"Pour faire tout ce que vous feriez -- si l'on vous avait bien élevé -- il faudrait qu'il pèse des dizaines de tonnes, le pauvre. Alors laissez-le venir et, d'un ton méprisant, avec un regard de haut, lancez-lui: «Va donc, eh, GROS robot!»
J'ai un peu peur que le robot qui se prépare soit léger comme le réseau... Faut voir!
Parenthése sur les commentaires bloggre... Celui-ci est passé au premier coup mais j'ai eu toute à l'heure le même problème que l'autre jour sur un site blogger.
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